C’est un fait : notre vocabulaire est truffé d’emprunts à l’anglais, qu’il s’agisse de mots, d’expressions ou de tournures de phrase. Si plusieurs sont dénoncés comme des anglicismes en tous genres, certains mots bien implantés dans l’usage sont légitimés par l’Office québécois de la langue française (OQLF). Petit tour d’horizon!

D’abord, un mot sur l’emprunt linguistique…

Il faut savoir que l’emprunt est un phénomène tout à fait normal, voire nécessaire, qui permet à toute langue d’évoluer, de s’enrichir. De tout temps, les diverses cultures en contact se sont donc échangé du vocabulaire. Ainsi, si de nombreux anglicismes ont intégré le français, ce dernier a également légué plusieurs mots à l’anglais. Pensez notamment à rendez-vous, à foie gras, à déjà vu et à ballet.
Par ailleurs, de « vieux » emprunts à la langue de Shakespeare (filmconfortabledéodorantéditorial, etc.) ne sont aujourd’hui plus perçus en tant que mots anglais, et ce, que leur origine demeure évidente, comme c’est le cas de camping, ou non — saviez-vous que paquebot vient de packet-boat?
Il n’en demeure pas moins que tous les emprunts ne sont pas nécessaires et légitimes, soit parce qu’ils ne s’inscrivent pas bien dans le système linguistique, soit parce qu’ils concurrencent inutilement des termes français équivalents, par exemple.
Parmi la panoplie de mots anglais que l’on retrouve en français québécois, en voici 7 qui sont acceptés et 7 qui demeurent critiqués et qu’on devrait par conséquent éviter.

7 mots empruntés à l’anglais acceptés au Québec

Selon le Grand dictionnaire terminologique (GDT), ces emprunts à l’anglais s’inscrivent dans la norme sociolinguistique de la Belle Province et peuvent donc être employés sans réserve :
  1. Legging : un legging ou des leggings peuvent désigner un seul vêtement;
  2. Cocktail : la variante coquetel est peu usitée dans la langue courante;
  3. Leader : les rectifications orthographiques proposent les formes leadeur et leadeuse;
  4. Hot-dog : les graphies hot-doghot dog et hotdog sont toutes acceptées (de même que chien chaud et chien-chaud, si vous préférez!);
  5. Jean un jean et des jeans peuvent faire référence à une seule paire;
  6. Baby-boomer : la forme francisée donne bébé-boumeur (bébé-boumeuse, au féminin);
  7. Pickpocket voleur à la tirevide-gousset et tireur sont des termes équivalents (!).

7 mots empruntés à l’anglais critiqués au Québec

Toujours selon le GDT, ces mots anglais ou formés à partir d’un mot anglais ne devraient pas être utilisés en français :
  1. Revamper : rénover, retaper, renouveler, moderniser, etc.;
  2. Glamour splendide, élégant, prestigieux, etc.;
  3. Cupcake petit gâteau;
  4. Vintage rétro;
  5. Fan amateur, adepte, partisan, etc.;
  6. Best-seller succès de librairie, livre à succès;
  7. Coach entraîneur, entraîneuse.
Si vous avez un doute sur certains emprunts à l’anglais, référez-vous au GDT ou à la Banque de dépannage linguistique de l’OQLF, qui répertorie les principaux anglicismes à éviter.

Une langue, de multiples influences

Si on emprunte aujourd’hui majoritairement à l’anglais, le français a aussi abondamment élargi son vocabulaire en puisant dans d’autres langues, dont les suivantes :
  • Allemand (ex. : chic, cravache, hutte, leucémie);
  • Arabe (ex. : arsenal, amiral, caïd, coton);
  • Espagnol (ex. : armada, alcôve, bourrique, cacao);
  • Italien (ex. : arpège, corridor, faillite, spaghetti);
  • Langues amérindiennes (ex. : igloo, kayak, toboggan, wapiti);
  • Russe (ex. : béluga, hourra, icône, mammouth);
  • Turc (ex. : café, caviar, sofa, tulipe).